Blog

LES MAPUCHES

Un des Nombreux Peuples Autochtones du Chili

Lorsque l’on évoque les peuples autochtones du Chili, on pense souvent aux Mapuches qui marquent de manière constante l’actualité à travers leurs revendications parfois violentes de leurs terres auprès du gouvernement chilien.

Mais rappelons que le Chili s’étire du nord au sud, sur 4300km de long. L’homme a donc peuplé cette étendue singulière, selon sa géographie et par extension son climat et selon les différents flux migratoires provenant des pays voisins. Naissent alors différentes ethnies de ses terres que l’on appelle aujourd’hui CHILI.

Qu’en est-il aujourd’hui de ces communautés ? Et que reste-t-il ?

Toutes n’ont pas résistée à l’invasion et à l’extermination des conquérants espagnols. Certaines ont disparu, et celles qui sont parvenues à se pérenniser tentent aujourd’hui de maintenir en vie leurs coutumes et croyances dans un monde assoiffé de modernité et de standardisation globalisée.

Voici un résumé de l'une d'entre elles et de son patrimoine actuel: Les Mapuches.


LEUR HISTOIRE

Mapuche signifie « homme de la terre » en Mapudungún. Le nom était bien attribué car cette terre qu’ils chérissent tant, ils ne l’ont jamais vraiment quitté. A force de ténacité ils seront parvenus à stopper l’expansion Inca entreprise par Tupac Yupanqui et à survivre face à l’ennemi espagnol.

Occupant initialement les terres situées entre la Vallée de l’Aconcagua (Région Centrale) et l’archipel de Chiloé, la conquête espagnole réduit leur territoire de moitié, à la frontière naturelle du fleuve Bío Bío au nord jusqu’à Valdivia au sud. C’est le 6 janvier 1941, à l’issu d’une guerre sanglante, que les deux parties signent un traité accordant l’autonomie des terres susdites au peuple Mapuche.

En 1883, le Chili lance une campagne de « Pacification de l’Araucanía » à travers l’expropriation armée du peuple indigène au profit d’européens venus faire fortune dans l’exploitation de ces terres fertiles. C’est en copiant le modèle américain que des milliers de Mapuche alors soumis, sont assassinés, les autres sont parqués dans des réserves, confinées dans la zone du Cautin sur une superficie de 500 000 hectares.

L’arrivée de Salvador Allende stoppe légèrement la politique de récupération des terres autochtones.

Lorsque Pinochet prend les rênes du pouvoir, l’Araucanía passe de statut de « grenier à céréales » du Chili à « Eldorado du bois ». Les quelques terres collectives et communautaires octroyées par Allende sont restituées par la force à de riches propriétaires. Outre les pertes humaines (massacres) et culturelles considérables, la subvention par l’état des entreprises forestières, autorise l’abattage des arbres endémiques au profit de forêts de pins et d’eucalyptus, vendue et exportée comme pâte à papier.

La loi Indigène de 1993 (et la CONADI - Corporation Nationale de Développement Indigène) permet « la reconnaissance, le respect et la protection de leurs cultures » ainsi que de leur terre et de leurs ressources naturelles. Malheureusement, cette loi est souvent bafouée car soumise à la prévalence d’autres lois liées au secteur de la pêche, minier et électrique.

Ainsi, de nombreuses entreprises électriques, forestières, et touristiques entreprennent de gros projets d’aménagements du territoire (centrales hydro-électriques, barrages) au détriment des populations et terres autochtones.

Aujourd’hui, le nombre de Mapuche est assez flou. Cependant on recense en moyenne 500 000 individus au Chili et on parle de 300 000 personnes en Argentine. Ils vivent majoritairement dans les réserves de la région de l’Araucanía et dans la région des Lacs. Mais les difficultés économiques les poussent à migrer dans les grandes villes, forcés à mettre de côté leur racine.

Cela a engendré depuis plusieurs années, la formation de mouvement de résistances, radicalisés pour certains, revendiquant la reconnaissance des Mapuche comme peuple et territoire autonome. Marches, rassemblements, occupations de terres sont régulièrement organisés et défraient la chronique par la mise en avant par les médias, des groupuscules violents.

La création de centres Mapuches ainsi que la naissance de l’agrotourisme et du tourisme rural, permet à certaines familles de maintenir culture et mode de vie en les partageants aux côtés de curieux visiteurs.

Les alentours de Temuco et Pucón sont les plus propices pour dormir en ruca (maison mapuche), et participer à un tourisme ethnique.


LEUR CULTURE

Peuple fier et combattif, les Mapuche sont indéniablement tournés vers la terre : la Nuke Mapu dont la dualité est omniprésente : le soleil s’oppose à la lune, l’homme à la femme, les énergies ascendantes aux énergies descendantes…

Mapudungún, la langue des Araucans, comme les appellent les livres d’histoire, signifie « la langue de la terre ». «Mapu » veut dire terre et « dungun », mot. Les linguistes estiment que seuls 16% de leur population parle couramment le Mapudungun. Voilà une bonne raison pour laquelle se battent les associations : instaurée cette langue comme officielle aux côtés de l’espagnol, permettrait aux enfants de l’apprendre à l’école et de conserver une grande partie du patrimoine.

L’artisanat typique se concentre autour du textile, de la joaillerie avec de superbes bijoux en métal ainsi que de la sculpture sur bois.

Côté musique, elle est principalement présente lors des cérémonies « religieuses », porté par le kultrún (sorte de tambour), l’instrument principal. Fondé sur le culte des esprits ancestraux et des êtres de la nature, les fêtes ou rituels sont dirigées par un Machi (shaman). Sacrifice animal, danses, et chants s’articulent autour de prières à la terre. Remerciements pour ce que la terre a offert, bonnes cultures futures, bonne santé et refouler les catastrophes naturelles font partie des demandes inconditionnelles.

 

Crédit Photos: http://chile.travel/ / Copyright: Turismo Chile